Dans leur rôle d’organismes nationaux profondément ancrés dans la communauté de la collecte de fonds, l’Association canadienne des professionnels en dons planifiés (ACPDP) et la Fondation de l’ACPDP ont réfléchi aux incidents survenus récemment au sein du chapitre de la région de Toronto de L’Association des professionnels en philanthropie (AFP-GTC) et se sont interrogées sur la meilleure façon d’intervenir efficacement sur ces questions.

Nous restons sur nos positions et nous joignons aux autres voix pour exprimer notre désapprobation et notre inquiétude face aux expériences troublantes de racisme et de discrimination qu’ont vécues Nneka Allen, Mide Akerewusi, et Múthoní Karíukí, et que décrit M^me Allen dans son récit puissant « Us and Them: What it Really Means to Belong », ainsi qu’aux préjudices qu’elles ont subis après avoir tenté d’obtenir vainement réparation.

La récente annonce de Birgit Smith Burton, présidente du conseil d’administration de l’AFP-Global, concernant la nomination de Mide Akerewusi au poste de président intérimaire de l’AFP-GTC est une étape importante pour remédier à la situation. Nous félicitons et appuyons M. Akerewusi, et nous encourageons l’AFP-GTC et l’AFP-Global dans leurs démarches pour lutter contre le racisme et les autres formes d’oppression qui ont été courageusement mises en lumière.

Nous croyons fermement que le travail de réparation n’incombe pas aux personnes de couleur ou victimes de discrimination, mais plutôt à celles qui profitent de systèmes d’injustice sociale bien ancrés.

Nous tenons à préciser que nous disons cela avec humilité, sans insinuer que la communauté de l’ACPDP est à l’abri du racisme, des préjugés ou d’autres formes d’oppression. Nos 30 ans d’histoire témoignent d’une structure sociale à dominance blanche. Il serait donc naïf et imprudent de notre part de suggérer que cette réalité ne transparaît pas dans notre culture et nos activités. D’ailleurs, nous mentionnons ouvertement qu’un récent sondage auprès de nos membres, entre autres sur des questions d’héritage culturel, d’identité de genre et d’orientation sexuelle, a suscité des commentaires anonymes qui pourraient être interprétés comme homophobes, transphobes ou, dans le meilleur des cas, hétéronormatifs. Nous trouvons de tels propos décevants, mais ils indiquent clairement que nous devons adopter des valeurs plus explicites et renforcer nos politiques pour garantir un endroit sûr à nos membres.

L’ACPDP s’oppose à toutes les formes de discrimination et d’oppression, et affirme sans équivoque qu’elles ne seront pas tolérées; aussi pensons-nous que ce moment est une occasion d’apprendre et de grandir. Lorsque nous commettons des erreurs ou qu’un problème de cette nature est porté à notre attention, nous nous engageons à faire confiance aux personnes qui ont été lésées, à prendre la situation en main, et à agir pour changer les choses de manière significative et offrir une voie vers la guérison.

Pour la communauté de l’ACPDP, nous promettons de poursuivre nos efforts pour accroître l’équité et l’inclusion; de revoir nos politiques, nos programmes et nos pratiques selon cette perspective; et d’intégrer celle-ci avec authenticité, transparence et responsabilité dans nos priorités stratégiques des années à venir.

Nous vivons une période décisive pour notre secteur. Alors que nous nous efforçons de faire de la philanthropie le puissant moteur de justice et d’équité que nous connaissons, nous devons nous assurer que notre culture sociale n’appuient pas des systèmes et des pratiques internes empêchant nos collègues de témoigner des expériences dénigrantes.

Geoff C. Graham, président du conseil d’administration, ACPDP

Jill Nelson, présidente du conseil d’administration, Fondation de l’ACPDP

Ruth MacKenzie, présidente-directrice générale, ACPDP / directrice générale, Fondation de l’ACPDP